Trouver une joie de vivre au quotidien et la conserver ? Vivre plus vieux et en meilleure santé ? Se connecter à soi pour trouver sa voie ? Ce serait possible avec l’Ikigaï, une méthode japonaise qui décode les mécanismes de la pensée et apprend à s’en déjouer. Explications et mode d’emploi.
Avec l’avancée des neurosciences, on sait désormais que notre pensée est le fruit d’une multitude de facteurs cognitifs, des faux choix aux vraies injonctions. Qu’elles soient sociétales, familiales ou professionnelles, ces barrières mentales dont on n’a pas toujours conscience, nous limitent et nous contraignent. Et si on faisait sauter ces verrous pour juste être soi ? C’est ce que propose l’Ikigaï, une méthode venue de cette fameuse île d’Okinawa au Japon, une des zones bleues où les hommes vivent plus longtemps. De là à dire qu’en trouvant son chemin, on va plus loin, il n’y a qu’un pas !
Un schéma pour poser ses forces et ses faiblesses
Raison d’être, c’est ce que signifie Ikigaï en japonais. Avoir un but permettrait selon nos amis nippons de vieillir en bonne santé. Pour le trouver, l’idée est de se positionner en milieu de notre existence, aux carrefours de nos centres d’intérêt pour en décrypter les forces et les faiblesses. En suivant le schéma, on doit pouvoir rapidement faire lepoint sur soi et répondre à ces questions : ma passion est-elle ma profession ? Quelle est ma vocation ? Est-elle utile aux autres ? Si oui tant mieux, vous pouvez aller siroter une orangeade, sinon, lisez plutôt ce qui suit.
Véritable petite introspection
Dessinez le même schéma, suffisamment grand sur une feuille de papier et notez-y dans le premier cercle vos centres d’intérêts. Cela peut prendre du temps, l’idée n’est pas de le remplir comme un QCM, mais plutôt de s’accorder le temps d’une introspection. Notez dans le cercle 2 vos compétences et dans le cercle commun, notez vos passions en recoupant les informations des cercles 1 et 2. Faites de même avec le cercle suivant, ce pour quoi vous pourriez être payé, puis recoupez les informations des cercles 2 et 3 et inscrivez une profession dans la partie commune. Enfin dernière section, celle de vos aspirations et de vos valeurs, procédez de la même façon en regroupant dans la case mission, les informations des cercles 3 et 4. Un bon moyen de constater qu’une profession bien payée, mais qui ne correspond pas à vos valeurs ou à l’inverse une passion exercée sans revenus sont source de leurre ou d’inconfort. Avec le temps, en répondant de façon équitable pour chaque catégorie, l’Ikigaï devrait devenir clair et vous offrir son enseignement.
Les freins cognitifs à déjouer
Lorsque nous nous interrogeons sur nous-mêmes, nous développons toute une série de mécanismes de défense qu’il est bon de savoir déjouer. L’Ikigaï, c’est aussi savoir les reconnaître pour choisir sa voie en toute liberté.
1/ Penser vite fait bien fait
Votre première impression n’est pas forcément la bonne, tenter d’avoir plusieurs premières impressions sur un même sujet permet de ne pas se limiter.
2/ L’auto-complaisance
Pour éviter de n’attribuer ses succès qu’à soi-même et ses échecs qu’aux autres, penser le succès comme un facteur extérieur et ses erreurs comme un élément interne à soi-même permet de mieux identifier vos compétences.
3/ C’est trop tard
Ce n’est pas parce que vous avez fait de longues études de droit que vous ne pouvez pas changer de métier et choisir la soudure à 40 ans. On apprend à tout âge.
4/ Le conformisme
Une société se régénère par la marge, inutile de devoir toujours vous fondre dans la masse, vous avez donc tout intérêt à développer un point de vue qui vous est propre. En faisant autrement, vous participez à l’équilibre d’un groupe dans sa diversité.
5/ Le joli papier cadeau
Pour ne pas tomber dans les attraits de l’emballage et choisir une voie parce qu’elle est bien présentée, vérifiez que le contenu de votre choix correspond bien à votre personnalité.
6/ Se soumettre à l’autorité
Toute votre vie on vous a dit quoi faire, à commencer par vos parents, il est sans doute temps de remettre en cause la parole de l’expert. On peut s’opposer dans un débat constructif.
7/ On connait déjà
Pour éviter de généraliser les expériences en comparant les nouvelles avec celles que vous avez connu par le passé, assurez-vous que vos informations soient toujours à jour.
8/ Choisir ce qui nous est familier
Nous avons tendance à opter pour ce qui nous est familier. Pour contrer cette habitude, repérez les codes de votre entourage. Puis interrogez-vous comme si vous faisiez parti d’un autre milieu. Cela aide à ne pas s’enfermer dans ce que l’on connaît.
9/ Faire l’autruche
On n’aime pas voir les réalités dérangeantes. Changer d’angle de vue permet de les voir sous un autre angle, sans ignorer les informations qui nous déplaisent.
10/ Le pessimisme
Anticiper ce qui peut advenir de pire permet de sortir d’un pessimisme obligé. L’optimisme apparaît souvent comme dangereux, hors il est nécessaire parfois de rêver.
11/ Rester dans sa zone de confort
Qui ne risque rien, n’a rien. Préférer la certitude à la perte ne mène à rien non plus. A un moment donné, une fois toutes les options posées, il est bon de passer à l’acte !
Vivre en accord avec soi-même
L’Ikigaï est donc le point d’union de la passion, de la vocation, de la profession et de la mission. Si l’une de ces catégories est manquante dans votre vie, alors il manquera toujours une étincelle à votre bonheur. N’hésitez pas à reprendre cette méthode, nous évoluons avec le temps et nos besoins changent. L’Ikigaï n’est ni confortable, ni facile à faire en toute intégrité, mais c’est le prix à payer pour vivre en accord avec soi même. Votre liberté est au bout du chemin, ne la perdez pas de vue !