Le bio, on en entend parler depuis un bon nombre d’années, on le voit fleurir un peu partout – sur les étiquettes, les devantures de magasins et même les vêtements. On parle d’agriculture, de restaurants ou encore de cosmétiques… mais savez-vous exactement de quoi il s’agit et pourquoi il est important d’en consommer ? Retour aux bases !
Depuis que le monde du bio existe, vous avez certainement dû entendre tout et son contraire. Le bio c’est bon, mais c’est cher. C’est meilleur pour la planète, mais ça n’est pas accessible à tous. Et puis selon les produits, ça n’est pas plus écologique et parfois même, c’est un « attrape-nigaud ». Difficile de démêler le vrai du faux… Si vous vous sentez perdu(e)s face à toutes ces affirmations issues de la pensée collective, cet article est fait pour vous ! Il est temps en effet de faire le point et de revenir aux basiques du bio…
Le bio, qu’est-ce que c’est ?
À l’origine du « bio », il y a l’agriculture biologique, un mode de production et de transformation qui a pour vocation de respecter l’environnement, le climat, la biodiversité, le bien-être animal mais aussi la santé du consommateur.
Inscrit au cœur du développement durable, le bio œuvre également pour la transition alimentaire : produisant une grande variété de denrées de haute qualité nutritionnelle, il permet de consommer « mieux », dans tous les sens du terme.
Consommer bio : oui, mais pourquoi ?
Pour la planète
L’un des piliers de l’agriculture bio concerne le respect de l’environnement, et de la biodiversité. Ainsi, toutes les cultures biologiques se font sans produits chimiques de synthèse, ni OGM. Plutôt que d’avoir recours à des pesticides néfastes pour l’environnement et la santé du consommateur, l’agriculture bio préfère la prévention.
Cela passe par le choix de semences sélectionnées pour leur résistance aux maladies, et par une technique culturale visant à limiter l’apparition de nuisibles : procédés physiques ou mécaniques comme le travail du sol, le binage ou le hersage ; rotation des cultures ; procédés thermiques tels que la solarisation, le brûlage ; paillages naturels ou biodégradables/recyclables ; alternatives biologiques pour lutter contre les nuisibles…
Seul un cas de menace avérée pour une culture autorise l’utilisation exceptionnelle d’un produit de traitement phytopharmaceutique d’origine naturelle.
Pour le bien-être animal
Second point très important : le respect du bien-être animal. Très encadré, l’élevage en agriculture biologique garanti des pratiques aussi respectueuses que possible des animaux. Ainsi, ceux-ci ont toujours accès à un parcours extérieur et bénéficient également d’un espace individuel minimum, bien aéré, lumineux et paillé, leur offrant une totale liberté de mouvement.
Côté santé, les animaux sont nourris avec une alimentation biologique, et ne reçoivent pas d’antibiotiques inutilement : leurs conditions de vie favorisent en effet leur bien-être et stimulent leurs défenses naturelles ! Le personnel en charge possède également toutes les compétences et connaissances en matière de santé et de bien-être des animaux.
Pour la santé
Si la qualité nutritionnelle des produits biologiques commence dans les champs, elle est ensuite préservée au maximum tout au long de la chaîne de fabrication. Sont ainsi privilégiées les méthodes d’extraction et/ou de production biologiques, mécaniques et physiques comme par exemple la farine sur meule ou encore la pression à froid pour les huiles.
Au-delà de ça, les transformateurs de produits bio ont toute une liste d’additifs à bannir : en consommant bio, vous ne trouverez donc pas de colorants ni d’arômes de synthèse, et encore moins d’exhausteurs de goût. Sur les 56 additifs autorisés – contre plus de 320 pour le conventionnel, la grande majorité est d’origine agricole ou naturelle. L’enrichissement en vitamines, minéraux ou encore antioxydants est quant à lui interdit, sauf exception exigées par la loi comme c’est le cas pour les petits pots pour bébé par exemple.
Pour l'économie locale
On l’a vu, le bio c’est meilleur pour l’environnement, c’est mieux pour les animaux et c’est le top pour notre santé. Mais choisir de consommer bio, c’est aussi favoriser la création d’emplois et soutenir l’économie locale ! En effet, contrairement à ce qu’on pourrait croire, le bio et le local ne s’opposent pas : ils sont complémentaires. Vous le savez déjà, consommer local permet de réduire le nombre d’intermédiaires, de limiter les transports et de faire vivre le territoire. Ce qui complète parfaitement les valeurs du bio, vues précédemment.
Auparavant, les agriculteurs bio étaient moins nombreux ou moins connus. Bio et local n’allaient donc pas nécessairement de pair. Mais de plus en plus d’exploitations et d’offres locales se développent en faveur du bio, le rendant plus accessible et surtout plus diversifié : vente à la ferme, marchés et magasins de producteurs, AMAP, paniers garnis… Autant d’initiatives permettant de démocratiser le bio, tout en renforçant la vitalité économique des territoires.
Comprendre les différents labels
Vous connaissez désormais un peu mieux tous les avantages d’une consommation bio. Reste maintenant à faire la distinction entre les différents labels, leur niveau d’exigence et leurs spécificités. Ça tombe bien, on a encore suffisamment de temps pour vous en parler !
Label AB
Signifiant Agriculture Biologique, le Label AB est pour ainsi dire le plus courant et le mieux connu des consommateurs français. Bien que facultatif, il assure la provenance biologique d’un produit et répond au cahier des charges européen. Il est attribué à tous les produits ne contenant ni pesticides, ni engrais chimiques de synthèse, ainsi qu’aux produits transformés composés au minimum de 95% d’ingrédients bio. À noter que ce cahier des charges tolère les OGM à hauteur de 0,9%.
Logo Bio Europe
Vous le connaissez : il s’agit de cette feuille d’étoiles sur fond vert ! Unique logo obligatoire pour tous les produits biologiques vendus en Europe, il vous permet de déterminer le pays de production grâce à un code situé en dessous de lui, et vous indique également le numéro de l’organisme agréé ayant attribué la certification bio. Le Logo Bio Europe – comme le Label AB, répond au cahier des charges européen.
Bio Cohérence
Avec Bio Cohérence, l’exigence va un peu plus loin. Pour l’obtenir, un produit doit en effet être estampillé AB au préalable, et avoir été cultivé, produit et transformé sur le territoire français. Mais ça n’est pas tout ! Contrairement au label AB, Bio Cohérence n’accepte aucun ingrédient issu de l’agriculture non-bio dans ses produits transformés. Ajoutez également à la liste une approche humaniste puisque ce label exige que le producteur touche un revenu équitable et favorise la distribution en circuit court.
Demeter
Tout comme Bio Cohérence, le label Demeter n’est accordé qu’aux produits déjà certifiés AB. À cela s’ajoute une exigence bien particulière : pour faire partie de ce label, les fabricants et/ou producteurs doivent travailler selon les principes de l’agriculture biodynamique, une technique visant à assurer la santé des sols et des plantes le plus naturellement possible.
Fairtrade
Signifiant littéralement « commerce équitable » en anglais, la certification Fairtrade est principalement accordée aux petits producteurs. Attention toutefois de vérifier qu’elle est associée au label AB. Dans le cas contraire, c’est que le produit en question n’est pas bio !
Bio Partenaire
Tous les produits labellisés Bio Partenaire sont à la fois biologiques et issus du commerce équitable. Pour l’obtenir, les fabricants doivent avoir établi des contrats sur trois ans minimum avec leurs producteurs, garantissant les prix et les quantités achetées.
Ecocert
Cette certification est celle qui va englober le plus de catégories de produits : alimentation, cosmétiques, produits d’entretien ou encore textiles. Vous assurant que les produits sont biologiques ou d’origine biologique, Ecocert garantit également 5% d’ingrédients équitables pour les cosmétiques, et 25% pour les produits alimentaires.
