S’il y a bien un argument qui n’est pas assez mis en avant quand on parle de bio, c’est que ce dernier est bon pour l’économie locale et pour le porte-monnaie ! Vous en doutez ? Croyez-nous sur parole : après avoir lu ces lignes, vous allez sans doute vous raviser…
Alors qu’on a toutes et tous déjà entendu dire que le bio a des atouts santé et environnementaux incontestables, il est plus rare de voir son aspect économique et financier au premier plan. Au contraire, on entend plus souvent dire que le bio c’est bon, c’est bien, mais c’est cher. En réalité, consommer bio n’est pas aussi incompatible avec votre budget qu’il y parait, et s’avère bénéfique pour l’économie locale.
Des idées reçues qui ont la vie dure
Le Baromètre des produits biologiques de 2022 nous révèle que les français sont de plus en plus nombreux à ne pas comprendre le prix du bio. Ainsi, 94% d’entre eux trouvent effectivement que les produits bio coûtent plus cher que les produits conventionnels. Une majorité de 59% estime quant à elle que l’écart de prix est anormal, quand 64% des français sont d’avis que la mention « bio » ne sert qu’à justifier des prix plus élevés.
Malgré le gage de qualité promis initialement par l’agriculture biologique, 49% des français indiquent donc préférer acheter moins cher. Il faut dire que 46% d’entre eux ont le sentiment de devoir se restreindre sur leurs dépenses alimentaires. À noter que 56% des personnes qui restreignent leur budget déclarent manger moins qu’elles le voudraient. Des problématiques parfaitement compréhensibles, qui se répercutent malheureusement sur les produits bio locaux.
En effet, si certains produits biologiques affichent des prix exorbitants, ça n’est pas le cas de tous ! Il est important de faire la différence entre le bio « greenwashé » – souvent de marque distributeur ou marques de grands groupes, qui coûte effectivement plus cher, et le « vrai » bio, produit de manière locale et/ou artisanale, qui s’avère bien plus abordable qu’on ne le pense !
Consommer bio et local, c’est l’idéal !
Malgré des réticences quant aux produits biologiques, de nombreux Français sont tout de même sensibles à l’impact environnemental que peuvent avoir certains produits, et se tournent plus facilement vers une consommation locale.
Ainsi, 29% des Français interrogés dans le cadre du Baromètre des produits bio affirment acheter des produits « direct producteur » au moins une fois par mois, 46% fréquentent les marchés paysans et 23% se tournent vers les coopératives de producteurs locaux. Des chiffres qui concernent également le circuit de distribution classique : 48% des consommateurs indiquent en effet faire attention à l’origine d’un produit avant de l’acheter.
Pour autant, consommer uniquement local n’est pas l’idéal. En effet, production locale ne veut pas dire engagement environnemental et ne garantit pas une alimentation sans pesticides de synthèse.
Dans l’idéal, mieux vaut donc consommer bio, local et de saison. C’est en tout cas ce qu’explique l’Office Français de la Biodiversité : « Lorsque vous consommez bio, local et de saison, c’est tout un cercle vertueux qui se met en place. L’agriculture biologique préserve l’eau et les sols en n’y versant ni engrais, ni pesticide de synthèse. La diversité des cultures, la préservation des prairies, des haies et des talus ajoutés aux jachères permettent d’abriter près de 30% d’espèces supplémentaires par rapport à des parcelles en agriculture industrielle. […]
En respectant la saisonnalité, on évite également de faire voyager des marchandises à travers le monde. En consommant des produits non traités, on évite d’absorber des produits chimiques dont les effets sur la santé humaine n’ont pas été suffisamment étudiés sur le long terme. » Pour faire court, manger local sans manger bio, c’est tout simplement accepter l’utilisation de pratiques et de produits de synthèse nuisibles à la biodiversité, et à notre propre santé.
Le bio c’est bon pour l’économie locale
Saviez-vous que l’agriculture biologique était créatrice d’emploi ? Eh oui, à surface égale, une exploitation bio a besoin de plus de main-d’œuvre qu’une ferme conventionnelle, à raison de 2,4 unités de travail contre 1,5. En encourageant les producteurs bio près de chez vous, vous participez donc au maintien d’une économie locale et rurale.
L’agriculture biologique favorise également le développement de ce qu’on appelle un écosystème économique local. Explications : en sachant qu’un exploitant bio sur quatre va transformer sa production directement à la ferme – en totalité ou en partie, son activité ajoute une plus-value non négligeable d’un point de vue touristique. Ce qui rend le territoire bien plus attractif !
Les exploitations qui ne transforment pas elles-mêmes leur production font quant à elles appel à tout un réseau de PME pour s’en charger. Sans oublier le secteur de la distribution, avec la création de magasins et épiceries spécialisés…
Le bio : pas si cher que ça
Certes, le prix varie entre les produits issus de l’agriculture biologique, et les produits conventionnels. Mais la qualité aussi ! Faites le test : prenez deux tomates, une bio, une classique. Goûtez-les… Vous allez vite vous rendre compte que la tomate bio est meilleure au goût, qu’elle est plus charnue et qu’elle remplit donc mieux l’estomac.
Et c’est pareil pour absolument tous les produits bio et locaux. Plus nutritifs, ils vous rassasient plus rapidement. Là où deux ou trois tomates conventionnelles étaient nécessaires pour calmer votre faim, une seule tomate bio sera nécessaire. Au final, vous en achèterez moins, et votre budget courses s’équilibrera tout seul !
Autre solution très avantageuse : se tourner vers des coopératives de produits bio et locaux, des Amap (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) ou des associations locales proposant des paniers de produits de saison à moindre coût. Pensez également aux fruits et légumes délaissés à la fin des marchés, dont les prix peuvent souvent être négociés à la baisse !